24 juillet 2015

La leçon

@JPT

Alors que je suis à quelques heures d’entrer dans ma 38ème année d’existence, je ne peux m’empêcher de mettre en pratique mon rituel annuel d’introspection.

Cette année, ma réflexion se synthétise fort bien par la photo présentée ci-haut.

Celle-ci a été prise en 2009, alors que je venais de terminer ma 1ère formation afin de devenir présentateur pour le Projet de la Réalité Climatique Canada – formation donnée par nul autre que l’Honorable Al Gore.

Voilà déjà 6ans que cette photo a été prise. Pourtant, ce n’est qu’aujourd’hui que j’y vois une sorte de leçon de vie.

Pourquoi?

Par le passé, j’y ai toujours vu une chance ratée – chance d’immortaliser convenablement ma seule et unique véritable poignée de main avec M. Gore. Tout y est…sauf mes yeux qui sont fermés! Mais au-delà de la simple photo manquée, cela me rappelle qu’avant que cette poignée de main soit immortalisée, M. Gore m’avait remis la carte de son assistant personnel.

Pourquoi moi, un simple chercheur postdoctoral à l’époque, se serait-il vu offert une carte d’affaire par l’ancien vice-président des États-Unis? Ceci s’explique par le fait qu’au cours de cet après-midi, M. Gore nous avait entretenu sur une partie du contenu de son livre qu’il était toujours à rédiger, "Our choice", dans lequel il faisait allusion aux microorganismes du sol qui permettent de séquestrer le carbone.

Or, M. Gore a spécifiquement mentionné les champignons mycorhiziens – microorganismes qui ont été mon sujet de maîtrise et de doctorat. Malheureusement, M. Gore n’a pas bien prononcé le mot "mycorhizes". En allant lui serrer la main en fin de journée, j’ai tenu à lui exprimer mon admiration quant à sa connaissance de ces microorganismes et de l’importance de leur rôle. En m’entendant prononcer "mycorhizes" correctement, il a tout de suite réalisé qu’il avait mal prononcé le mot quelques minutes auparavant, ce à quoi je lui ai répondu que je ne lui en avais pas tenu rigueur puisque, pour quelqu’un qui n’a pas fait un doctorat dans le domaine, tel que moi, il s’en était plutôt bien sorti. Du moment où j’ai indiqué que j’avais obtenu un doctorat sur le sujet, il s’est tout de suite retourné vers son assistant afin de lui en soutirer une carte d’affaire qu’il m’a remise, puis il m’a dit de le contacter.

Pour faire une histoire "courte", à mon retour de la formation, deux jours plus tard, je me suis enfin décidé à écrire un courriel à l’assistant de M. Gore. J’ai même appelé une fois, pour me buter à une boîte vocale sur laquelle j’ai laissé un message.

Je n’ai jamais eu de suivi…


Retour vers le futur…

En regardant cette photo de nouveau aujourd’hui, j’y vois un apprentissage.

En ne faisant qu’une simple tentative de rejoindre l’assistant de M. Gore, sans plus, j’ai en quelque sorte laissé tomber ma quête. Une quête qui n’était même pas nommée encore, qui était encore embryonnaire, et qui avait sans doute un potentiel quelconque. Peut-être aurais-je pu contribuer à son livre à titre d’expert? Peut-être cela m’aurait-il amené sur une voix encore sans nom dans mon cheminement de carrière? Peut-être aussi que cela n’aurait débouché nulle part…

Qui sait?!

Aujourd’hui je vois donc dans cette photo un rappel de ne pas abandonner en plein parcours; de ne pas faire les premiers pas puis trouver du réconfort dans l’idée que puisque qu’on a fait son effort, son bout de chemin, nous avons droit à notre "dû".

Cette photo me fait réaliser qu’il ne suffit pas seulement d’aller chercher ce que l’on désire, mais qu’il faut savoir compléter la démarche jusqu’au bout et ne pas se contenter de demies mesures. Enfin, cette photo m’illustre également l’importance de bien définir ce qui nous anime; de bien saisir ce pourquoi nous entreprenons nos actions et cherchons à réaliser certains de nos rêves.

Au bout du compte, ce sont ces actions – ou nos inactions – qui nous définissent en quelque sorte…


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