7 mai 2006

Skippy et moi...

Vous savez, j'aime bien Adélaïde malgré les petits défauts des "petites villes" comme celle-ci...
Ce que j'aprécie particulièrement, ce sont les parcs qui entourent la ville et qui sont à portée de la main...ou plutôt des pieds, si vous êtes un (e) courreur (e) comme moi!

Ce matin donc, comme à tous les Dimanche matins (enfin, presque, puisque certains Samedi soirs étant trop bien arrosés, il est difficile de se lever...)...bref, comme à tous les Dimanches matins, je vais faire mon "long run" habituel.

Ceci consiste généralement à me rendre vers le parc national de Clealand, situé à quelques kilomètres seulement de chez moi. C'est pour moi un havre de paix, mon petit coin de "paradis" ou plutôt, mon petit coin de campagne en ville: tout y est vert (en fait pour Adélaïde, c'est raisonable), les petits oiseaux gazouillent (les perroquets/perruches me rappellent que je suis bien en Australie), il y a une de ces tranquilités qu'il m'est rare de trouver ici...c'est donc pour moi un endroit idéal pour aller courrir quelques kilomètres!

Bref, ce matin donc, je prenais ma route habituelle: sinueuse et plutôt en pente, mais plutôt agréable! Après environ 45 min d'une course constante à un ryhthme raisonable, j'étais dans ma "zone"! La "zone" est là où je suis à mon meilleur; je suis alors comme les grands courreurs (ouais, bon j'aime bien en mettre un peu!)...rien ne m'arrête, je suis une machine à courrir!

Mais vous savez, les machines à courrir, elles courent tant et aussi longtemps que ne s'opposent à elles aucun obstacle contraignant. Un autre courreur (e) par exemple ne se qualifie pas vraiment d'obstacle contraignant...au contraire, cela ajoute au "challenge", c'est comme de l'huile pour la machine: ça aide à la propulsion (ça travaille l'égo quoi!).

En réalité, les seuls obstacles que l'on puisse considérer comme étants "contraignants" ici en Australie, sont les serpents que l'on peut rencontrer sur les sentiers (du genre, ceux que j'emprunte!). Toutefois, puisque nous sommes en "hiver", ces petites "vipères" se sont enfuis pour aller hiberner. Donc, ne reste que le soleil qui peut être plutôt dur ici au sud de l'Australie, mais encore là, rien à craindre en ce moment (d'autant plus qu'aujourd'hui était une journée pluvieuse). Donc, pas d'ours, pas de loups ou quoi que ce soit qui peut vous bouffer!

J'étais donc dans ma zone, une vraie machine à courrirr, impossible à arrêter...du moins, ce que je pensais! Or, alors que j'étais concentré, regardant l'horizon et envisageant les prochains pas à "coordonner" pour ma course, je vis au loin (qui en fait n'était pas si loin), au prochain tournant, surgir de nulle part une masse sombre se dirigeant à une allure folle vers moi, en plein milieu du sentier...il n'y avait alors que moi et cette "masse sombre" (je n'avais pas mes lunettes).

Il ne me fallut pas très longtemps pour réaliser ce qui se passait: ce n'était pas un autre confrère "courreur du dimanche" qui se dirigait ainsi à toute allure vers moi, c'était bien plus inquiétant... c'était un énorme Kangourou tout mouillé qui fuillait je ne sais quoi!

Or, je me dois d'ouvrir ici une autre parenthèse. J'ai déjà vu à plusieurs reprises dans ces sentiers des Kangourous, tous doux, tous gentils, broutant l'herbe paisiblement, faisant fi de mon passage à la course. Je croise aussi régulièrement des Koalas qui semblent tout aussi désintéressés par ma présence que les Kangourous. Or, bien que de "bonne envergure", ces Kangourous et Koalas ne sont pas bien malins, et encore moins affolants.

De retour à mon épisode donc... Un Kangourou tout doux, c'est bien beau, mais un Kangourou qui se dirige à toute vitesse vers vous et qui ne semble pas vouloir s'arrêter pour deux minutes, et qui se fout carrément de votre présence, ça peut rendre les plus braves "machines à courrir" d'entre nous un peu nerveuses! Ainsi, donc, j'ai dû sauter à deux pieds fermes, sur ma gauche, dans le ruisseau débordant encore des pluies torrentielles de la veille!!!

La tête que j'ai fait! Non mais! Et monsieur Skippy lui, a continué sa route sans même broncher...il a même eu l'audace de continuer à brouter, tout en courant, la petite gerbe d'herbe fraîche qu'il avait dans la gueule (oh oui! je l'ai bien observé celui-là, cet obstacle contraignant qui m'a arrêté si brusquement dans mon élan! moi qui était dans "LA" zone!).

Ma réaction par la suite? J'ai regardé le Kangourou s'éloigné, puis me suis exclamé à voix haute "Don't mind me you know!!!" (surtout ne te dérange pas pour moi!!). Puis je me suis mis à rire! C'était pathétique! Moi les deux pieds dans l'eau, ayant tenté d'esquiver un Skippy tout mouillé qui se foutait bien de ma présence!

Bref, si, un de ces quatre, vous décider de venir à Adélaïde pour courrir avec moi un Dimanche matin, vous ne vous ennuirez certainement pas!!!

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