22 septembre 2015

Climat : 400 milliards de raisons pour que le Canada s'affiche comme un leader

Dette totale carbone en milliards de tonnes de CO2 
Source : Prof. D. Matthews - http://bit.ly/1Yc5MfZ

400 milliards de dollars américains.
Voilà le montant de la dette climatique du Canada selon une étude récente du professeur Damon Matthews de l'Université Concordia, publiée dans Nature Climate Change.
S'il va de soi que la biosphère représente un seul écosystème, fini et partagé par l'ensemble de l'humanité, son utilisation par les pays du monde est très inégale — il en va de même de leur contribution au changement climatique. Par exemple, l'atmosphère, une des composantes essentielles de la biosphère, est le « site d'enfouissement » de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) et autres formes de pollution atmosphérique. Or, l'étude du professeur Matthews permet d'évaluer plus précisément cette « dette climatique » des différentes nations.

3 septembre 2015

Élections 2015: quelle place pour la science?

Voilà plusieurs années que je rédige des billets et lettres ouvertes sur l'importance de la place de la science au sein de nos sociétés, particulièrement en ce qui a trait aux politiques publiques ainsi qu'à la culture générale.

Or, la période électorale dans laquelle nous nous trouvons plongés devrait être un temps des plus opportuns pour s'attarder à la question. Malheureusement, comme bien d'autres enjeux, celui de la science se perd dans les discours portant principalement sur l'économie...
Laissez-moi donc le soin d'immiscer la science dans le débat dans ce billet!

14 août 2015

Are you a multipotentialite?

Credit: https://www.swissarmy.com/ 

Dreams may come in all shapes and forms, but may not be achieved by everyone, unfortunately. And let us be honest: pursuing your dream may be highly frustrating at times, and unrealistic at best. This is why I prefer referring to finding one’s passion, rather than focusing on an unattainable and ever-eluding “dream”. But why is it so important to find our passions? Simply put: because it drives us!

Of course, finding your passion(s) goes beyond finding your “dream job”…although they can very well be aligned. For instance, some of you may have decided to obtain a specific degree because you had envisioned yourself as a brilliant researcher, entrepreneur, mechanic, or any other professional – thus aligning your dream job with your passion(s). For others, this alignment may not be straightforward; worse, some of you may not even know what your passion(s) is/are, let alone what you want to do as a career! Even more confusing perhaps, your interests and passions may be so diverse that it makes it hard to focus on what drives you most. 

For my part, I came to realize that I am one of those individuals that have many interests – some of those I would even dare call passions. However, having multiple interests or passions may make it challenging to narrow down a career path, let alone finding a “dream job”. Yet, despite what may seem to be perceived as a conundrum – i.e. finding one’s passions and aligning them with a career path – there is one thing that I have come to realize over the years: it is O.K. to have many passions and to be a “pluralist”. Or, as Emilie Wapnick puts it, it is not abnormal to be a multipotentialite!

In her TEDx talk, Why Some of us Don't Have One True Calling, Wapnick defines a multipotentialite as “[…] a person who has many different interests and creative pursuits in life”. Although she is a self-proclaimed multipotentialite and may not have the sort of “credentials” that some professionals would like to see when dealing with such matters (i.e. the letters P, H, and D following her name…in that precise order), she does bring an interesting perspective on what our conception of passion(s) and potential is/are, and what it could look like when embracing the various facets of our talents. In a nutshell, Wapnick argues that people that have multiple passions and talents are, among others things, quite skillful at shifting between different modes of thinking, quickly acquiring skills and synthesizing ideas, which grants them the ability to “combine disparate fields and create something entirely new at the intersection”. I would argue that this is not such a bad feature to have given the fast evolving world we live in – especially in the workforce!

In the end, it boils down to the fact that our passions are what help us get out of bed in the morning and soldier on when adversity strikes. Thus, when uncertain about what your future holds, whether you are a freshly brewed graduate student, a professional in the midst of an existential crisis, or simply trying to find your “dream job”, perhaps it would be worth pausing a second and trying to figure out what is driving you and what your passion(s) is/are. Doing so may give you perspective and most probably help you align your own values and passion(s) with the sort of job and workplace culture that fits you.


So, what is/are your passion(s), what drives you…are you a multipotentialite?

13 août 2015

Vivre en-dessous de ses moyens

Crédit : JD Hancock via Flickr

En mars 2015, nous apprenions que les ménages canadiens avaient atteint un taux record d'endettement de plus de 163% - soit $1,63 de dettes de crédits pour chaque $1 de revenu...

Hélas, force est de constater que depuis plusieurs années, la biosphère entière n'échappe pas non plus à l'endettement. De fait, nous consommons les ressources naturelles que la planète peut fournir en une année en un nombre de jours sans cesse diminuant. L'équivalent écologique de dépenser la totalité de votre salaire annuel en moins d'un an.

Cet endettement des services écologiques assurant notre bien-être a été qualifié de "Jour du dépassement".

L'an dernier, cette journée a été atteinte un 20 août (2014). Cette année, il s'agit du 13 août - un recul d'une semaine.

Voici donc, en rappel, un billet que j'avais rédigé à cet effet à pareille date l'an passé.


24 juillet 2015

La leçon

@JPT

Alors que je suis à quelques heures d’entrer dans ma 38ème année d’existence, je ne peux m’empêcher de mettre en pratique mon rituel annuel d’introspection.

Cette année, ma réflexion se synthétise fort bien par la photo présentée ci-haut.

Celle-ci a été prise en 2009, alors que je venais de terminer ma 1ère formation afin de devenir présentateur pour le Projet de la Réalité Climatique Canada – formation donnée par nul autre que l’Honorable Al Gore.

Voilà déjà 6ans que cette photo a été prise. Pourtant, ce n’est qu’aujourd’hui que j’y vois une sorte de leçon de vie.

Pourquoi?

Par le passé, j’y ai toujours vu une chance ratée – chance d’immortaliser convenablement ma seule et unique véritable poignée de main avec M. Gore. Tout y est…sauf mes yeux qui sont fermés! Mais au-delà de la simple photo manquée, cela me rappelle qu’avant que cette poignée de main soit immortalisée, M. Gore m’avait remis la carte de son assistant personnel.

Pourquoi moi, un simple chercheur postdoctoral à l’époque, se serait-il vu offert une carte d’affaire par l’ancien vice-président des États-Unis? Ceci s’explique par le fait qu’au cours de cet après-midi, M. Gore nous avait entretenu sur une partie du contenu de son livre qu’il était toujours à rédiger, "Our choice", dans lequel il faisait allusion aux microorganismes du sol qui permettent de séquestrer le carbone.

Or, M. Gore a spécifiquement mentionné les champignons mycorhiziens – microorganismes qui ont été mon sujet de maîtrise et de doctorat. Malheureusement, M. Gore n’a pas bien prononcé le mot "mycorhizes". En allant lui serrer la main en fin de journée, j’ai tenu à lui exprimer mon admiration quant à sa connaissance de ces microorganismes et de l’importance de leur rôle. En m’entendant prononcer "mycorhizes" correctement, il a tout de suite réalisé qu’il avait mal prononcé le mot quelques minutes auparavant, ce à quoi je lui ai répondu que je ne lui en avais pas tenu rigueur puisque, pour quelqu’un qui n’a pas fait un doctorat dans le domaine, tel que moi, il s’en était plutôt bien sorti. Du moment où j’ai indiqué que j’avais obtenu un doctorat sur le sujet, il s’est tout de suite retourné vers son assistant afin de lui en soutirer une carte d’affaire qu’il m’a remise, puis il m’a dit de le contacter.

Pour faire une histoire "courte", à mon retour de la formation, deux jours plus tard, je me suis enfin décidé à écrire un courriel à l’assistant de M. Gore. J’ai même appelé une fois, pour me buter à une boîte vocale sur laquelle j’ai laissé un message.

Je n’ai jamais eu de suivi…


Retour vers le futur…

En regardant cette photo de nouveau aujourd’hui, j’y vois un apprentissage.

En ne faisant qu’une simple tentative de rejoindre l’assistant de M. Gore, sans plus, j’ai en quelque sorte laissé tomber ma quête. Une quête qui n’était même pas nommée encore, qui était encore embryonnaire, et qui avait sans doute un potentiel quelconque. Peut-être aurais-je pu contribuer à son livre à titre d’expert? Peut-être cela m’aurait-il amené sur une voix encore sans nom dans mon cheminement de carrière? Peut-être aussi que cela n’aurait débouché nulle part…

Qui sait?!

Aujourd’hui je vois donc dans cette photo un rappel de ne pas abandonner en plein parcours; de ne pas faire les premiers pas puis trouver du réconfort dans l’idée que puisque qu’on a fait son effort, son bout de chemin, nous avons droit à notre "dû".

Cette photo me fait réaliser qu’il ne suffit pas seulement d’aller chercher ce que l’on désire, mais qu’il faut savoir compléter la démarche jusqu’au bout et ne pas se contenter de demies mesures. Enfin, cette photo m’illustre également l’importance de bien définir ce qui nous anime; de bien saisir ce pourquoi nous entreprenons nos actions et cherchons à réaliser certains de nos rêves.

Au bout du compte, ce sont ces actions – ou nos inactions – qui nous définissent en quelque sorte…